Joyeuses Fêtes
Même si le titre de cet article n'a à priori rien d'ironique, c'est pourtant bien ce sentiment d'ironie qui prédomine le plus souvent chez moi en ces périodes de fête. Et oui, généralement (et malheureusement) c'est dans ces quelques jours entourant Noël et le jour de l'an que mon cerveau décide de faire une "crise" sans trop me prévenir au préalable.
Je ne sais pas bien pourquoi, je ne sais pas bien comment non plus. Peut être est ce le calme relatif de ces vacances un peu sacrées pour tout le monde, le manque de boulot qui habituellement me permet de penser à autre chose et de me voiler la face, ou bien encore ces repas de famille interminables et successifs qui, outre le fait de me donner l'occasion de revoir un peu tout le monde, me paraissent rejouer invariablement la même partition empreinte des mêmes rancoeurs familiales, un peu comme si rien ne changeait d'année en année, comme si rien ne pouvait de toute façon changer. Ou bien peut être est ce encore le subtil mélange de ces trois éléments qui me permet pour ce seul temps des fêtes de me rendre compte de tout ce qui cloche autour de moi avec une étonnante et douloureuse lucidité.
Quelle plaie de trop réfléchir, et quel martyr d'être obligé d'assister les yeux grands ouverts à la pitié qu'inspire son propre état et celui de sa propre famille. J'espère vraiment être trop dur avec moi même, mais je n'en suis pas tout à fait certain. La seule chose dont je sois sûr c'est qu'en temps de crise, mes angoisses m'apparaissent beaucoup plus précises et plus fortes. J'ai peur quand je sors dans la rue. De qui, de quoi, je n'en sais absolument rien. Je n'arrive pas à regarder les gens dans les yeux, je suis quasiment muet, j'ai le regard fuyant et je parle tout seul à voix basse avec une boule dans le ventre et une envie de pleurer. Je pense à mon père, à mon frère et à ma mère, j'ai peur qu'il leur arrive quelque chose de grave. La peur me fait prendre mieux conscience de mes blocages, mais j'ai beau réussir à atteindre leurs frontières, je ne sais toujours pas comment les combattre. A leur contact, je peux réagir de manière assez bizarre : j'essaie par tous les moyens de penser à autre chose et j'ai une envie soudaine de partir en courant ou de pleurer en me mettant en boule.
J'en ai marre, je veux savoir ce qui m'arrive et pourquoi ça m'arrive. Pourquoi est ce que je n'arrive pas à vivre comme tout le monde ? Pourquoi les choses sont elles toujours si compliquées dans ma tête ? Pourquoi ne suis je pas normal ? Je n'ai rien demandé de tout ça, alors POURQUOI ? Je ne veux plus me voiler la face. Comment peut on être heureux quand on n'est même pas honnête avec soi même ? Comment peut on vivre de manière saine quand on sait que son esprit nous passe en permanence des films pour nous cacher la triste réalité du monde ? Je voudrais pouvoir appuyer un moment sur le bouton "stop", mais la simple idée du suicide me replonge directement dans une nouvelle crise de larme.
Ne vous en faites pas pour moi, ça va aller. De toute façon, ai-je vraiment le choix ? Je ne sais même pas si vous pouvez m'aider.
Joyeuses fêtes à vous quand même en tout cas, et à bientôt j'espère